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René PROUHO…

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…un zouave bien discret… ce Coursonnais…

René PROUHO, né, marié, décédé et inhumé à Courson les Carrières. Comme tant d’autres de son époque (1879-1970), à plus de quatre-vingts ans il bêchait encore son jardin, entassait ses quetsches au tonneau pour l’alambic, et l’hiver, mettait le charbon dans les deux seuls poêles qui chauffaient la maison.

La chaleur lui était nécessaire pour retrouver l’ambiance de sa vie professionnelle et mettre en ordre deux albums de photographies :
– « Ma guerre » qui retrace la vie du soldat pendant la grande guerre sur le front d’Orient : les Dardanelles et les Balkans.
– « Afrique du Nord et Sahara » qui ne contient que quelques centaines de photographies sur les milliers de photos d’art et de négatif de cartes postales, dont la collection a été cédée à Jean Combier puis transférée au musée Niepce de Châlons-sur-Saône.

Si l’été, en pleine chaleur, on le voyait dans son jardin de Courson coiffé de son casque colonial dont il ne prenait aucun soin, par contre, étaient bien rangés avec amour : son burnous, ses babouches, son lit de camp, et surtout son gros appareil photographique en bois et à soufflet de cuir. C’est sous le voile noir de son instrument de travail qu’il attendait les meilleurs moments pour cadrer des scènes de vie dont le plaques e verres, les pellicules cellulosiques, ou ses tirages argentiques, sont maintenant archivées au musée national de la photographie de Chalon, au « Service historique de la Défense » au fort de Vincennes, à Londres, à Athènes, au Vatican, et au musée Cantini de Marseille consacré à l’art du XXe siècle.

Son enfance se passa essentiellement à Paris et à Courson, puis il se forma et exerça le métier d’épicier à Paris, à Vermenton puis à Courson, tout en s’intéressant à la photographie. Après avoir été contremaître dans une papeterie-cartonnerie de la Somme, avec sa femme rencontrée à Vermenton et leurs deux enfants, il s’établit photographe professionnel à Alger en 1911. Mobilisé en août 1914 dans une Unité Territoriale de ZOUAVES, il se porta volontaire pour intégrer le Service Photographique de l’Armée d’Orient et participer à toutes les Campagnes en liaison avec le 2ième bureau et l’Etat-Major. C’est aussi par exemple qu’il ne quitta qu’au dernier moment la presqu’île de Gallipoli, puis l’île de Lemnos qui était la base franco-britannique pour l’opération des Dardanelles. C’est ainsi qu’il réalise les premières photos du gouvernement républicain de la<Grèce, et effectua des reconnaissances en territoire ennemi jusqu’à Sofia.

De retour à Alger, entre 1918 et 1930 René Prouho fit de nombreux voyage dans le bled et les oasis, il traversa plusieurs fois le Sahara au sein des caravanes chamelières, et il accompagna la Croisière Noire Citroën jusqu’au centre du Sahara. C’est lui qui fut chargé d piloter l’ancien Premier Ministre travailliste Ramsay Mac Donal jusqu’aux confins du sud-tunisien, et, pour le journal Excelsior, il assura le reportage de la mission des Père Blancs qui ramenèrent les restes du Père Charles de Foucauld à El-Goléa.

Prouho dans les dunes 1925Tenue de sortie de Zouave en 1914

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

René Drouho dans les dunes 1925 / Tenue de sortie de Zouave en 1914

Ses photographies, très axées sur les populations et les coutumes, se retrouvent aussi bien dans les très sérieux « Mémoires de maîtrise d’Histoire » (2003) de Safia Belmenouar, file d’un photographe algérien, que dans le recueil de

poésies de Lucien Chaby (2005) issu d’une famille juive égyptienne. De nombreux livres comportent des vues fixées par René Prouho, tels que « L’Afrique du Nord : Algérie, Tunisie, Maroc » (1927) préfacé par le maréchal Lyautey, et « Un siècle de cartes postales CIM – Combier Imprimeur Macon » de Marc Combier (2005). D’autres livres reposent en grande partie s

ur les scènes de vie et les portraits qu’il a immortalisés et que l’on retrouve dans « rêves mauresques » aux éditions Hors-Collection (2007), et dans « Bons baisers des colonies » aux éditions Alternatives (2007). Cependant, l’hommage le plus impressionnant se trouve dans les très beau catalogue de l’exposition « Musée Cantini, acquisitions récentes 1989-2004 » où les six tirages argentiques acquis figurent à coté d’œuvres d’illustres créateurs tels que Le Corbusier, Fernand LEGER, Man Ray, Matisse et Picasso…

Comme René Prouho, qui était revenu dans son village natal, revenons à une publication locale très récente éditée par « Le Panier d’Orties » à Oisy (2010). L’auteur, Josiane Maxel, lui consacre une page entière dans son dernier livre « Personnage de l’Yonne » qui traite d’un peu plus de 350 Icaunais dont cinq sont liés au canton de Courson les Carrières et seulement deux en liaison étroite avec Courson : François-Auguste DUSAUTOY et Oliver Alexandre Prouho qui marquait discrètement ses œuvres R. Prouho (René, pour la famille, la prof


Annick et Bernard PECH – le 1
er décembre 2010ession et les voisins). Tous les auteurs mentionnent qu’il était un homme discret, ce qui est bien normal, car si la discrétion est une qualité pour un journaliste ou un photographe, elle est une nécessité, et même une nécessité vitale, pour un ZOUAVE en opération spéciale de renseignement.